Éduquer sans punir

TDAH Mauricie Centre du Québec utilise cet article que vous pouvez trouver en cliquant ici.

Toutes les études le démontrent, les punitions (comme toutes les autres formes de violence) sont inefficaces sur le long terme et causent des dégâts psychologiques chez l’enfant (et le futur adulte) en plus de dégrader ses compétences sociales. Il existe des options  bienveillantes pour parvenir à modifier le comportement des enfants avec des effets pérennes et une augmentation conséquente de leur autonomie.

En voici  7 issues du livre « Eduquer sans punir » de Dr Thomas Gordon.

7 alternatives aux punitions

  1. DÉCOUVRIR LE BESOIN DE L’ENFANT

    Les comportements « inacceptables » du point de vue des parents sont en réalité des tentatives de satisfaction de ses besoins pour un enfant. C’est donc sur ce besoin qu’il est essentiel de concentrer notre réflexion et nos actions. La punition s’attaque aux conséquences (le comportement désapprouvé) mais non à la cause (le déclencheur de ce comportement). Cette recherche du besoin, plus difficile dans les premières années, est facilitée avec l’apprentissage du langage car il « suffit » alors d’écouter avec empathie et de questionner pour comprendre.

  2. FAIRE UN ÉCHANGE

    Si un enfant s’amuse avec un objet fragile, plutôt que de stopper son geste, de retirer brutalement l’objet, de crier et de s’exposer par là-meme à une tempête émotionnelle contagieuse, substituez calmement l’objet du jeu à un autre acceptable. Ainsi, l’enfant pourra continuer à se divertir.

  3. MODIFIER L’ENVIRONNEMENT

    Si vous répétez souvent les mêmes messages/interdits à votre enfant relatifs à des éléments de l’environnement, c’est qu’il est peut-être temps de se faciliter la tâche en modifiant l’environnement même.
    Si vous ne souhaitez pas qu’il touche à la télécommande, mettez-la hors de portée et disposez des sources d’exploration et de jeu au niveau de l’enfant. De la même manière, il est intéressant de délimiter une surface de jeu sécure (avec des gros coussins par exemple). Dans la même logique, si le coucher est compliqué, créez un environnement calme et apaisant : lumière douce, musique apaisante en sourdine, un livre de conte prêt à être lu, un rituel de gratitude, etc. La TV, les tablettes et autres activités excitantes n’ont pas leur place à ce moment-là.
    Idées d’adaptation de l’environnement :
    – utiliser des verres et des tasses en plastique
    – mettre sous clé les médicaments et autres objets dangereux
    – fermer les portes

  4. EMETTRE UN MESSAGE « JE » AU LIEU DE « TU » DE RÉACTION (APRÈS UN COMPORTEMENT)

    Le message « je » est très puissant. Il consiste à remplacer un reproche ou une accusation (sources de stress, de culpabilité et à l’origine de comportements de défense) par un message « je » précédé d’un descriptif de ce que nous voyons (sans porter aucun jugement).
    « Quand le volume de la télévision est trop élevé, je ne peux parler à papa. » Ainsi, l’enfant comprend que son aide est requise et l’adulte prend la responsabilité du problème tout en exprimant son propre ressenti.
    Les inconvénients de message « tu » : quand on dit par exemple « tu m’énerves », « tu me rends fou/folle », « tu m’as donné mal à la tête avec tes bêtises » :
    – on néglige/ignore les besoins d’autrui
    – on fait naitre la culpabilité et on blesse
    – on suscite l’envie de riposter sur le même ton et avec la même méthode d’avilissement
    – on déclenche des oppositions, des insultes et des disputes avec leur lot d’émotions désagréables
    – on affaiblit le lien affectif et on génère de l’insécurité

  5. EMETTRE UN MESSAGE « JE » AU LIEU DE « TU » DE PRÉVENTION (AVANT UN COMPORTEMENT)

    L’expression avec un message « je » responsabilise et développe l’autonomie de l’enfant. Il est encore plus efficace AVANT qu’un comportement ne se produise. En effet, cela permet à l’enfant de visualiser une situation future et de réfléchir aux solutions « acceptables ». Il s’agit tout simplement d’une demande appuyée par une expression émotionnelle.
    « J’aimerais que tu me préviennes lorsque tu ne prévois pas de rentrer tout de suite après l’école. Je me sentirai plus sereine. »
    Cette anticipation peut aussi prendre la forme de règles établies en collaboration avec l’enfant et affichées pour pouvoir s’y référer. L’enfant participe à l’élaboration et est donc plus engagé ainsi.

  6. ECOUTER L’ENFANT ET FACILITER LA VERBALISATION ÉMOTIONNELLE

    Avant de parler, écoutons et montrons une attitude empathique pour permettre aux émotions excessives (qui bloquent les capacités de raisonnement) d’être libérées. Ecoutons donc et reformulons ce que nous entendons. Vous trouverez un exemple dans cet article sur l’écoute active.

  7. PROPOSER DES CHOIX ET CONVENIR D’UNE SOLUTION QUI SATISFAIT TOUT LE MONDE

    Afin de guider l’enfant vers une solution acceptable, proposez-lui des choix ou des solutions.

 

POUR RÉSUMER :

Mes préférences dans ces options vont vers le message « je », l’adaptation de l’environnement, l’établissement de règles et la proposition de choix. C’est ainsi que je pratique principalement en intégrant l’humour, le jeu et une bonne dose de communication non-verbale. Parmi les besoins évoqués dans l’option 1, retenons : le besoin d’amour, d’attention, de se sentir utile, d’être en sécurité, de bouger, d’exprimer ses émotions, … Au fond, ce sont des besoins qui nous animent tous (en plus des besoins physiologiques de base).

Il est aussi important de prendre conscience que la violence éducative se transmet et laisse des blessures profondes qui conditionnent la vie. Ce n’est pas en écrasant une fleur qu’on l’aide à grandir, au contraire. Cela ne la rendra pas plus résistance ni résiliente. C’est d’eau, de soleil et de soins qu’elle a besoin pour grandir et exprimer toute sa beauté.

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Être TDAH et avoir du succès

Article tiré du site http://www.savanah-tdah.com 

Quand TDAH rime avec succès : Mélanie Maynard en témoigne! 

Témoignage de Mélanie Maynard, comédienne et animatrice.

CLIQUEZ ici pour voir l’article original !

Dans mon texte Hymne à la différence, je vous explique comment je vois la différence. Pour moi, elle est ce qui fait de chacun de nous une personne unique et spéciale. Le TDAH est l’une de ces différences, avec des caractéristiques qui font partie de la personne, de ce qu’elle est, avec ses défis à relever et ses forces à exploiter.
J’ai toujours voulu aider les gens à mieux vivre avec leurs différences et à prendre la place qui leur revient dans la société. Je le fais quotidiennement dans mon travail avec les personnes que je rencontre et avec mes enfants; je les aide à mieux se connaître et se comprendre, à s’aimer, s’organiser, gérer leurs émotions, et ainsi de suite. Mais je veux faire encore plus…
Je souhaite inspirer les gens touchés de près ou de loin par le TDAH. Je désire alimenter leur espoir d’un futur prospère, d’un avenir accompli. Et, quoi de mieux pour parvenir à mes fins que d’offrir le témoignage de personnes qui ont réussi dans la vie, tout en portant en eux cette différence qu’est le TDAH?!
Un soir, alors que je regardais l’émission Recettes pompettes dans laquelle Mélanie Maynard était l’invitée, Éric Salvail a sous-entendu qu’elle aurait un TDAH. Je l’ai trouvée tellement drôle et charmante! À la fin de l’émission, je me suis dit « OMG! Je dois absolument obtenir son témoignage! Ce serait trop hot! » (Oui, oui, je me parle souvent en ado dans ma tête!). Bref, tout ça pour dire que j’ai communiqué avec elle et, rapidement, j’ai obtenu son consentement et elle a eu la gentillesse de m’offrir son témoignage, que voici.

 

1-    Mélanie, comment as-tu su que tu avais un TDAH? 
Il y a à peu près 7 ou 8 ans. J’étais tombée sur un article dans une revue où une femme adulte expliquait avoir découvert qu’elle souffrait d’un TDA. Elle décrivait ses comportements et je trouvais qu’elle semblait parler de moi; très créative, coupait souvent la parole en réunion, avait du mal à se concentrer pour écouter les autres, changeait d’idées toutes les 3 minutes, et perdait facilement le fil de son propre discours lorsqu’elle prenait la parole. Les retards fréquents aussi, le manque de gestion du temps. C’était moi tout craché. À l’époque, je travaillais sur une quotidienne avec une personne très méthodique et organisée; c’est certain que mon flou artistique et sa structure subissaient quelques confrontations. Comme ce n’était pas la mode de voir ce diagnostic chez l’adulte, il a fallu que j’attende quelques années plus tard pour m’en assurer. Quand le médecin a fait passer un test à ma fille pour voir si elle l’avait, au-dessus de son épaule, je répondais par l’affirmative à, ou à peu près, toutes les questions du test.
2-    Quels défis le TDAH met-il sur ton chemin? 
Sans contredit l’organisation. Autant dans ma vie privée que professionnelle. Autant avec les objets qu’avec mes idées. Je dois vraiment me concentrer très fort pour retenir les informations qu’on me transmet et pour ne pas laisser mon hamster sortir de sa cage. Parfois, lorsque j’animais des émissions, je posais une question et, en écoutant la réponse de l’invité, je me perdais sur un détail qu’il avait dit. J’avais alors un mal fou à retomber sur mes pattes et, plus je cherchais dans ma tête, plus je paniquais. C’est comme ça, je crois, que l’improvisation et la spontanéité sont devenues mes meilleures alliées.

 

3-    Comment parviens-tu à relever ces défis? 
Je m’en suis sortie à coup d’humour et d’improvisation. Mais ça prenait beaucoup de patience de mes proches, qui ont maintes fois pallié mes manques. Je dis souvent à la blague que mes enfants se sont élevés tout seuls! Si ce n’est pas vrai, ils m’ont beaucoup aidée. Ma fille, notamment, a compris tôt dans sa vie que si elle ne me mettait pas un peu de pression, elle était condamnée à toujours arriver en retard à l’école. Mon entourage sait aussi qu’on doit me répéter souvent les informations si on veut s’assurer qu’elles se rendent jusqu’à moi. Comme à peu près tout le monde, j’ai longtemps résisté à la médication. Puis, il y a 3 ans, j’ai eu plusieurs contrats à réaliser qui me demandaient une grande concentration. Ça a été un peu long avant que je trouve le bon dosage et la bonne molécule, mais maintenant que j’ai trouvé, ça fait vraiment toute une différence dans ma vie. Comme le titre du livre d’Annick Vincent, mon cerveau avait vraiment besoin de lunettes. On ne peut trouver meilleure image pour le TDA.

 

4-    Quelles forces et caractéristiques du TDAH ont contribué à ton succès ? Et comment? 
Quand je regarde derrière, je me dis que j’ai perdu de précieuses années avant de reconnaître que j’en étais atteinte. J’avais réussi à l’école grâce à ma créativité, mais je n’ai retenu à peu près rien parce que j’étais totalement incapable de m’y concentrer. Mon estime de moi était assez faible parce que je me comparais à des gens qui comprenaient très rapidement, alors que moi je me perdais dans les méandres de mon cerveau. Toutes les matières qui faisaient appel à la logique étaient des cas désespérés pour moi. J’accrochais sur des détails et ça me prenait un temps fou avant de saisir l’ensemble du problème. Au primaire, par exemple avec les soustractions, ça m’a pris une éternité à comprendre la notion « d’emprunter chez le voisin ». Je trouvais injuste qu’on vole au plus gros chiffre!

Au cours de ma vie, j’ai dû apprendre à improviser, à être « vite » dans certains domaines pour compenser les autres où j’étais si lente. Mes « connexions étranges » m’ont permis de me démarquer au niveau de ma carrière. Comme les infos sont analysées de façon un peu différente dans ma tête, ça m’a donné un petit plus. Plus créative, plus spontanée. Et, comme mon estime était faible, j’ai rapidement développé le sens de l’humour pour me faire aimer et accepter. Encore, aujourd’hui, certains m’appellent affectueusement (je l’espère) « la bulle », à cause de mon petit côté un peu perdu. Mais, maintenant que je suis diagnostiquée et médicamentée, je suis capable de la contrôler!
Je remercie Mélanie Maynard du fond du cœur pour sa générosité et son précieux témoignage. Si certaines ou certains d’entre vous se reconnaissent dans cette différence, sachez que le TDAH peut aussi devenir un plus pour vous.

Rédaction : Mélanie Touzin, intervenante psychosociale

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TDAH et hérédité?

C’est la saison des récoltes, les vergers accueillent les petites familles qui repartent avec de gros sacs bien pleins de fruits mûrs, la rentrée scolaire est déjà dernière nous. On a déjà une bonne idée de ce qui nous attend du côté de l’école, si ça va bien ou pas avec nos enfants.

Présentement, ce n’est pas facile pour mon plus jeune. Pour ma grande aussi. Ils ont plusieurs défis à différents niveaux. Depuis quelques années, les diagnostics de mes enfants se multiplient: dyspraxie verbale et motrice, épilepsie, dysphasie, trouble de modulation sensorielle, défenses sensorielles, opposition, TDA, TDAH, impulsivité, etc.

Ce billet, je ne pensais pas l’écrire ici et surtout pas aussi rapidement… Cette semaine, c’est la semaine de la sensibilisation au TDAH, c’était donc un très bon moment pour faire mon «coming out»!

 

Quoi? Toi ? Julie?

«Mais, tu as toujours eu de super bonnes notes à l’école!»
«Tu n’avais pas de problème de comportement!»
«Tu n’étais pas toujours en train de grimper sur les bureaux ou encore dans la lune, non?»

 

Oui, moi!

Oui, je performais! Non, je n’étais pas vraiment tannante! J’étais appliquée dans mes travaux scolaires,

Mais, j’étais aussi toujours à m’embarquer dans mille projets, agitée, en train de gribouiller ou de manipuler tout ce qui me tombait sur la main, concentrée sur ma passion de l’heure oubliant tout ce qui m’ennuyait.

Alors oui, j’ai un trouble déficitaire de l’attention avec probablement quelques troubles associés. Pourquoi en parler? Pourquoi vous partager cette nouvelle?

Parce que j’ai toujours vécu avec un sentiment d’échec, même avec de la bonne volonté et mille trucs, j’avais beaucoup de difficulté à payer mes factures à temps, à ne pas égarer formulaires, questionnaires et tout ce qui touche la paperasse.

J’ai été traitée pour des dépressions et de l’anxiété, j’ai pris plusieurs médicaments (avec autant d’effets secondaires désagréables), j’ai douté, j’ai vu noir, j’étais découragée, j’ai compulsé en dépensant beaucoup trop d’argent et d’énergie en de nouvelles passions, etc.

 

Si j’avais su avant, j’aurais frappé aux bonnes portes pour me faire évaluer, j’aurais été bonne pour moi et j’aurais moins souffert. Je me serais peut-être reconnue en lisant un billet comme celui-ci et j’aurais compris enfin qui je suis .

J’ai appris mon diagnostic quelques jours avant le décès de mon père, j’ai commencé une médication le jour de son décès, ça ne fait pas encore 3 mois, je ne suis qu’au début de long processus, mais déjà, je vois et je constate des petites différences.

 

Il est vrai que ma vie est compliquée, j’avais un père malade, j’ai des enfants ayant plusieurs thérapies et rv par semaine plus le métro-boulot-dodo, ça engendre beaucoup de stress et de fatigue. Assez pour expliquer certains oublis et maladresses, mais il n’y avait pas juste ça…

La médication ne règle pas tout, mais elle fait une énorme différence. Avec un coffre à outils bien remplis de trucs, d’adaptations et d’informations, nous sommes plus en mesure de relever nos nombreux défis.

 

Pour ma part, je suis toujours aussi créative, impulsive et allumée par plusieurs projets, mais j’arrive aussi à terminer ce que je commence, à être mieux organisée et à ne plus remettre mes contrats en retard.

La gestion de la paperasse restera toujours un grand défi pour moi, mais le sachant et surtout le comprenant, c’est déjà plus facile. Moi qui avais toujours la larme à l’oeil, je suis moins émotive et je contrôle mieux mes coups de tête!

 

Maintenant, si à mon tour, je pouvais aider d’autres adultes à éviter toute cette douleur, toute cette estime de soi à reconstruire, toutes ces pertes d’énergie, d’argent, d’emplois, d’amis, etc. ça mettrait un baume sur mon coeur blessé.

Souvent, c’est quand les femmes deviennent mères qu’il y a une coupure. Habituées de compenser, de tout prévoir, elles se retrouvent épuisées confrontées à de nouvelles situations qu’elles ne contrôlent plus et elles tombent malades.

 

Quand on allait aux pommes avec nos parents, il n’y avait souvent que la McIntosh, la Cortland et la Spartan. Maintenant, il existe plus de 20 000 variétés de pommes à travers le monde, ayant toutes leurs saveurs, leurs propriétés, leurs couleurs et leurs formes, toutes bonnes, uniques, différentes et appréciées.

 

Si votre enfant reçoit un diagnostic de TDA ou TDAH, demandez de l’aide, consultez, essayez des trucs, prenez le temps d’y penser, soyez bons pour lui et n’oubliez-vous pas, la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre…

 

À lire: Mon cerveau a encore besoin de lunettes du Dre Annick Vincent

À visiter :

le site internet Panda, une référence pour tout ce qui touche le TDA/TDAH

le site internet: www.attentiondeficit-info.com

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